Comme Mondrian, Kupka, Robert Delaunay ou Kandinsky, Klee révolutionne la notion classique de composition. A travers l'évolution de ses tableaux et de ses écrits il fonde la peinture sur le mouvement, le rythme, mais aussi sur des oppositions, des tensions. Surtout, Klee pense la peinture de son point de vue de musicien, elle n'est alors ni abstraite ni figurative, mais polyphonique et multidirectionnelle. La peinture devient un processus qui va du regard à la construction, puis jusqu'à l'exposition, aux regards. Elle s'implique dans une durée et se développe en des séries d'œuvres. Cette durée révèle le rôle de la mémoire, des souvenirs et des résurgences. Les dessins qui ponctuent le texte accompagnent ce regard, tout en proposant une suite à ces questions chez des artistes tels que Mondrian, Stella, Noland, Soulages et Chillida. Klee est un passage incontournable vers la peinture contemporaine, dans sa diversité. Stéphane Mroczkowski est peintre et graveur. Il est docteur en sciences de l'art et enseigne les arts plastiques à l'IUFM d'Alsace.