Fernand Léger et Léonce Rosenberg. Textes présentés, établis et annnotés par Christian Derouet. Cette correspondance d'affaires, inédite, échangée avec Léonce Rosenberg, un marchand d'art improvisé, révèle un Léger pleinement peintre, appréciant sa réussite en fonction de l'argent que ses tableaux lui rapportent : 1917-1927 furent dix années de production picturale intense. Ce recueil renouvelle l'approche, de l'intérieur, sur cette période touffue où création et production s'équilibrent. Il présente l'avantage déterminant d'établir un calendrier précis, de recentrer l'objet de la peinture sur des enjeux importants à l'époque et totalement évacués de l'histoire de l'art. Ces lettres permettent également de démonter des mécanismes sociaux-culturels aujourd'hui disparus (une manière de collectionner), et mettent à nu les relations difficiles entre un artiste et son marchand, qui intervertissent très souvent les rôles du roublard et de l'usurier.